2 LES 100 PREMIERS KM : PHYSIQUE OK, MORAL KO...
L'énervement du départ dû au mauvais fonctionnement du Garmin a créé de la crispation et ma nuque me chatouille... Et j'ai 1220 km à faire !!!
S'ensuit une perte de moral alors que les jambes vont bien... Je suis dans le registre : "Comment je vais faire pour aller au bout ?". Bizarrement cela se traduit par une volonté d'aller vite en suivant des groupes qui roulent bien : les 58 km de RAMBOUILLET à SENONCHES sont parcourus à 28,8 km/h de moyenne ! C'est la partie la plus plate et on peut s'abriter facilement dans les roues car la masse des cyclos n'est pas encore disséminée, mais quand même...
Dans ma tête : "je ne vais pas aller au bout, autant aller vite le plus loin possible", raisonnement stupide ou suicidaire ou les 2...
Et surtout, je ne suis pas du tout dans le ICI ET MAINTENANT mais dans le LA-BAS ET DEMAIN !!! Une pensée m'obsède : "et ben, je vais avoir bonne mine d'annoncer mon abandon à tous ceux qui me suivent... Pourquoi j'ai relancé mon blog, j'aurais mieux fait de rester discret, voire secret... tout ce ramdam pour abandonner assez vite...". Je me projette même dans les explications que je vais donner : "j'ai mal dormi les nuits précédentes, j'ai mal géré l'attente, mon mal de nuque s'est réveillé tôt et puis l'âge est là etc...". Bref, le pensouillard négatif de mon cerveau est très actif !
Ce pessimisme va être prégnant pendant les 100 premiers km...
La bascule vers plus de sérénité va venir de 2 choses : je constate d'abord que le mal de nuque n'empire pas, voire s'atténue. Je fais des exercices d'étirement, avec alternativement une main sur le casque, je décrispe et abaisse les épaules et fait quelques moulinets.
Et surtout, je me dis que c'est pas possible de décevoir ainsi ceux qui me soutiennent... Certains y croient plus que moi et je vais leur faire çà ? S'ensuit une sorte de coup de pied au c... mental : "Tu t'es préparé mentalement et dès le début tu oublies tout ? Tu devais être constamment dans le ICI ET MAINTENANT, et tu n'arrêtes pas de te projeter ! Tu devais te concentrer sur toi et tu te demandes sans cesse comment tu vas expliquer ton échec aux autres !".
Je reviens donc aux fondamentaux : ICI ET MAINTENANT, étape par étape, fixer mon attention sur ma respiration si des idées négatives reviennent etc...
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