Paris Brest Paris en live...
Samedi 15 Août, départ vers Paris
Le camping car est chargé, l'équipe est prête, en route vers St Quentin en Yvelines!!
Le frigo aussi avec en particulier les délicieuses crêpes de Madeleine....
Route sans encombre jusqu'à St Quentin en Yvelines : Arrivée sur le camping vers 13h30 ... Parfait pour le rendez vous de contrôle du vélo prévu à 15h...
Samedi 15 Août après-midi, le premier contact avec PBP
Que de monde ! Il y a des vélos partout... des petits, des grands, des doubles, des peu ordinaires voire extraordinaires!!!
Le fidèle destrier est passé brillamment aux épreuves du contrôle, ouf !!!
Nos amis les bretons sont là, mais aussi les américains, les canadiens, les japonais, les chinois,
les brésiliens, et attendez André a remarqué une belle et jeune brésilienne, enfin...
Laurence et Claudie
Des nouvelles en direct de PBP...
Pour ceux qui veulent suivre l'aventurier à la trace c'est par ici.
De la part des blogueuses
Arrivée à Tinteniac à 15 h 35, reparti à 16h25, Annick et Jo étaient présents avec un délicieux far four...
Après un début contrariant les jambes sont revenues cet après-midi ainsi que le sourire...
Nous sommes tous en route sous un magnifique soleil vers Loudéac... où René et Madeleine nous attendent !
A bientôt pour les prochaines nouvelles !
Merci à tous pour vos encouragements !
Article mis en ligne par les bons soins de Vincent
Mardi 18 Août
2ème journée
Les assistantes se sont réveillées sous le brouillard à Carhaix vers 8h alors qu'André a passé l'étape à 5h30 : nous ne pédalons pas mais nous avions besoin d'une nuit de sommeil après 36h non-stop !!!
André est arrivé sous les applaudissements de son fils Mathieu et de ses 2 assistantes sous un soleil radieux !
Dans le calme de l'appartement de Mathieu, il a pu prendre un repas convenable et il est reparti à 13h52.
Claudie et Laurence
MERCI A TOUS !!!
Et ben... Moi qui hésitait à faire un blog, dont le seul objectif était de partager un peu mon aventure, je n'en reviens pas de l'intérêt suscité, des encouragements sous toutes les formes (commentaires sur le blog, sms, mails, téléphone), et des relations créées entre plusieurs pour s'informer mutuellement.
Bien évidemment, je ne peux répondre individuellement à tous (sinon, je pars pour un marathon d'écriture...) mais sachez que j'ai tout lu, y compris les sms adressés à Claudie.
C'est l'autre intérêt du blog que de pouvoir vous répondre et vous remercier très chaleureusement de manière collective.
Ce que vous m'avez donné est la plus belle chose de mon PARIS BREST PARIS de galère. C'est donc vous tous qui m'avez apporté le positif et non l'aventure elle-même.
Je vous dois donc de raconter mon aventure telle que je l'ai vécue.
Tous les indicateurs semblaient au vert avant le départ : bon timing, bonne installation, assistantes motivées,
retrouvailles avec Vincent , arrivée surprise de Danièle, temps clément, départ avec mon ami Daniel,
et pourtant ...
Alors que je suis parti dans cette aventure à la fois par défi, mais aussi pour ressentir du plaisir et de l'euphorie, je n'ai eu droit qu'au mauvais côté de l'aventure, étant malade au bout de 80 km : du fait de nausées, je n'ai rien pu avaler de consistant pendant exactement 48 heures. Seuls les liquides passaient, et encore... Je n'ai même pas pu manger ce que j'adore habituellement !
Et parmi les 2 phrases de ma "besace mentale" - "c'est le but qui donne la volonté et non la volonté qui mène au but" et "comme dans un rêve..."- seule la première a eu tout son sens. La seconde n'a jamais pu être concrétisée, sauf lors de l'arrivée magique à BREST avec une vue magnifique sur la rade.
Je peux vous assurer que se dire après 80 km qu'on va peut-être abandonner très tôt, c'est une torture morale. Et la nuit rend tout plus compliqué .
Mais quelque chose en moi s'est révolté : NON ! ce n'est pas possible d'abandonner au début après toute cette préparation, NON ! ce n'est pas possible de lâcher alors que tant de proches et d'amis me soutiennent... Alors j'ai repoussé constamment la décision d'abandonner jusqu'au contrôle suivant, puis jusqu'au suivant et ainsi de suite. Bien sûr, cela a nécessité d'endurer la difficulté en espérant qu'il y aurait plus tard de meilleurs moments.
Et de fait, ils sont arrivés quand les nausées ont disparu (merci le vogalène de Laurence puis du Médecin de CARHAIX, au km 526 quand même...) et surtout quand l'appétit est revenu. A moins que ce soit l'air de mon Finistère ?
Mais c'est aussi le charme d'une telle aventure : vous ne pouvez pas imaginer le bonheur ressenti de manger à nouveau des sandwiches, du riz, de la semoule, des pâtes etc...
Et peu à peu, ce qui était inimaginable au début (finir PARIS BREST PARIS, et même aller jusqu'à BREST...) est devenu envisageable. Et alors, tout a été dans le même sens, le bon : l'arrivée sur la rade de Brest, voir Mathieu,
faire l'ascension du Roc Trévézel avec les 2 cousins Jean-Pierre et Jacky qui a même pris des photos en roulant, leur bonne humeur et leur enthousiasme, retrouver en haut le cousin Pierrot qui m'avait déjà pris en photo sur le pont à l'entrée de Brest.
Bref, tout au beau fixe avec de bonnes jambes.
Sauf que j'étais désormais dans un très long "contre la montre", du fait du retard pris sur mon plan de route quand j'étais nauséeux : en effet, non seulement il faut finir en moins de 90 heures mais aussi respecter les heures maxi de passage dans les contrôles intermédiaires. Et ma marge n'était plus qu'une heure à chaque contrôle.
Conséquence : pas le droit à une seule pause de sommeil véritable, à savoir 1 heure 1/2 à 3 heures, sous peine de prendre trop de retard. Au final, je n'ai donc que trop peu dormi et surtout par courtes séquences.
Et le relâchement lié au sommeil a fait assez peu son oeuvre, si bien que la nuque a fini par trinquer. Les massages de Laurence, d'un kiné puis d'un secouriste et le port d'une minerve achetée par Claudie n'ont pas suffi à y remédier, d'autant plus que j'ai fait la grosse erreur de ne pas l'amener avec moi au départ de MORTAGNE AU PERCHE (km 1088), l'ayant trouvée inconfortable pendant l'étape précédente (grrrrrr....., je m'en veux encore !).
Au pointage de MORTAGNE AU PERCHE, j'avais encore 38 minutes d'avance sur l'horaire limite et c'était encore jouable. Mais cette nuit a été horrible : au bout de quelques kilomètres, je ne pouvais plus lever la tête pour voir la route devant moi. Et cela a été dangereux plusieurs fois : percussions de cyclo arrêté sur le bord de la route et de poteaux ou d'haricots évitées de justesse.
Si bien qu'à DAMPIERRE sur BLEVY au km 1142, à 24 km de DREUX et vers 5 H du matin, je me suis arrêté. Dans un premier temps, pour essayer de trouver un système avec ma chambre à air de rechange pour tenir ma tête relevée (le secouriste m'en avait parlé), mais en vain... Dans un second temps, j'ai lâché prise, sans véritablement prendre la décision d'abandonner, mais sans repartir non plus ! J'ai interpellé un motard de l'organisation qui, ayant compris mon indécision, m'a conseillé de me reposer et éventuellement de signaler mon abandon à un motard suivant. Mais je n'ai pas fait ce qu'il aurait fallu pour dormir par exemple 20 minutes, ce qui aurait été un véritable repos.
Et quand le motard suivant est passé, je lui ai signalé mon abandon, car j'avais l'impression que çà n'avait plus de sens de continuer. Il ne me restait pourtant que 88 km à faire...
Entre l'arrêt vers 5 H et l'arrivée de Claudie et Laurence à 8 H 15, je suis passé par tous les états d'esprit : j'ai d'abord craqué. Je me suis aussi dit que je ne retoucherais plus un vélo... Pour couronner le tout, la pluie est arrivée. Triste matinée.
Puis ensuite j'ai relativisé en me disant que j'étais arrivé jusque là et dans les temps, alors même qu'un abandon très précoce était probable du fait des nausées. J'ai même pensé qu'on pourrait imaginer un système vidéo pour voir sa route de nuit sans lever la tête !!! Comme les militaires en opération de nuit !!!
Avec du recul, je pense que j'aurais pu finir, avec plus de lucidité ou (et) de courage. Je pouvais repartir vers DREUX après une sieste de 20 à 30 minutes, car après un repos ma nuque me laissait tranquille quelque temps. A DREUX, au contrôle, j'aurais pu récupérer la minerve puis repartir au lever du jour pour la partie la plus facile du parcours et atteindre ST QUENTIN EN YVELINES, 64 km plus loin. Pas sûr que j'aurais fini dans les 90 heures mais au moins j'aurais fini... et j'aurais profité de l'accueil réservé à ceux qui terminent et j'aurais retrouvé Vincent. Bref, il y a comme une pointe de regret...
A ce jour, je récupère tout doucement de mes 4 nuits et 3 journées sur le vélo. Je ne sais si je recommencerai... Commencer un tel projet à 60 ans, et le réaliser à 63 ans n'était déjà pas évident mais le retenter dans 4 ans, à 67 ans ? Impossible à dire aujourd'hui.
Dans tous les cas, je ne regrette pas de m'être lancé et d'avoir voulu partager avec vous cette aventure.
MERCI ENCORE